Par Catherine Lafranchise
L’exposition Politics of Fashions | Fashion of Politics se déroule au Design Exchange à Toronto jusqu’au 25 janvier. Jeanne Beker, grande icône de la mode et femme influente du milieu, a agi à titre de commissaire pour cette exposition, met en scène des vêtements qui ont eu une influence notable sur la politique et l’avancement du progrès social.
Les thèmes mis de l’avant sont ceux de l’activisme, de la consommation, du pouvoir de la mode, de l’appropriation, des genres et de la sexualité. L’exposition est conçue autour de deux grands axes : la politique et la mode.
PETA et son influence sur l’industrie de la mode
Crédits : Eugen Sakhnenko
La politique dans le vêtement
D’une part, on retrouve des vêtements à connotation politique qui ont marqué leur époque et qui sont désormais considérés comme des vêtements symboliques, munis d’une grande popularité dans les tendances actuelles. Un des exemples les plus probants est le trench-coat, qui était l’uniforme des soldats de tranchées pendant la Première Guerre mondiale. Il y a aussi la minijupe, symbole de réforme de la jeunesse londonienne au tournant des années 1960, dorénavant immortalisée comme un incontournable à avoir dans sa garde-robe.
Manteaux et uniformes de soldats devenus désormais des incontournables dans la mode.
Crédits : Eugen Sakhnenko
La mode comme outil politique
Par ailleurs, on retrouve dans l’exposition des vêtements et accessoires divers qui ont marqué leur époque grâce à leur présence dans le monde politique. On pense notamment aux robes de Jackie Kennedy, qui sont indissociables de l’image que l’on se fait de sa personne, allant jusqu’à éclipser son rôle de première dame. D’ailleurs, designers et artistes ont repris maintes fois son effigie dans leurs créations tant elle était devenue une icône de la mode[i].
Vue d’exposition
Crédits : Eugen Sakhnenko
Dans un autre ordre d’idées, on retrouve plusieurs macarons et affichettes aux couleurs de partis politiques démontrant toute l’importance des couleurs et leur signification intrinsèque quant au fait de les arborer en pleine période électorale.
Articles promotionnels ayant entre autres servi pendant la campagne de Kennedy
Crédits : Eugen Sakhnenko
Des designers et des marques
Si l’exposition s’articule autour des influences de la politique sur la mode et vice et versa, il n’en reste pas moins qu’elle met aussi de l’avant des designers connus pour leur pratique dénonciatrice, tels que Jean-Paul Gaultier et Vivienne Westwood. Ainsi, il n’y a pas que les designers qui ont emprunté des axes politiques, les marques aussi les ont utilisés. La compagnie DIESEL s’est fait connaître grâce à ses publicités-chocs à connotation politique sur des enjeux actuels, tels que le rôle de la religion au sein de notre époque.
Campagnes publicitaires de DIESEL
Crédits : Eugen Sakhnenko
Finalement, l’exposition est sublime et vaut le détour. Même si à première vue elle semble construite pour les fervents amateurs de mode et de design, l’exposition est construite de telle sorte qu’il ne faut guère être un initié pour en apprécier les subtilités. La médiation sert tout à fait le propos global de l’exposition et situe très bien le vêtement dans son époque, tout en décrivant son influence sur le milieu de la mode.
Politics of Fashion | Fashion of Politics
Jusqu’au 25 janvier 2015
Design Exchange
234 Bay Street, Toronto
Mardi : 11h à 21h, mercredi – dimanche : 11h à 18h
http://www.dx.org/index.cfm?id=47464
[i] On pense notamment aux célèbres sérigraphies d’Andy Warhol à l’effigie de Jackie Kennedy.