Par Catherine Lafranchise
Du 4 au 14 juin dernier s’est déroulé le festival MURAL sur le boulevard Saint-Laurent. Pour une troisième année consécutive, l’événement rassemblait des artistes venus des quatre coins de la planète en plus de présenter le travail d’artistes locaux.
Pour une première fois, le festival d’art public s’est échelonné sur onze journées consécutives. Grâce à une programmation variée, les visiteurs pouvaient voir les artistes en cours de réalisation de leur murale, assister à des conférences diverses données par des grands du milieu, effectuer des visites guidées pour découvrir les murales réalisées lors des éditions passées, voir des performances de graffiti en direct en plein cœur de Montréal, et j’en passe.
Performance de graffiti en direct sur un des autobus de la STM
Crédits : Catherine Lafranchise
Ce que j’adore de MURAL, c’est qu’au fil des journées, l’art qu’il nous présente évolue. On suit les artistes à l’œuvre et on voit les différentes étapes à travers lesquelles ceux-ci passent pour arriver au résultat final. J’ai d’ailleurs vu l’œuvre réalisée par l’artiste argentin Jaz en pleine progression. Lors de ma visite, l’esquisse générale de la murale avait été réalisée et l’artiste avait commencé à appliquer la couleur. Il est assez intéressant de voir que ce dernier numérote chaque segment de son esquisse afin de savoir où disposer les couleurs.
Murale de Jaz en pleine progression
Crédits : Catherine Lafranchise
Aussi, le festival nous permet d’être à proximité des artistes et d’échanger avec eux. J’ai assisté à une visite guidée lors de la première fin de semaine du festival et, à la murale de Monk.E, ce dernier s’est entretenu avec nous sur son parcours, ses inspirations et ses thèmes de prédilection. Parce que c’est aussi ça, l’art de rue : décloisonner les artistes d’un système empirique et réaliser des œuvres sans contraintes ni retenue.
Monk.E devant sa murale
Crédits : Catherine Lafranchise
Dans un autre ordre d’idées, le festival présentait aussi cette année une foire d’art. Même si le chapiteau était de grandeur modeste, plusieurs galeries montréalaises s’y sont installées le temps d’une fin de semaine afin de montrer ce qui se fait dans le milieu. C’est inspirant de voir qu’un festival souligne le street art, et donc un art qui vient de la rue, ce qui donne à la fois une légitimité à cette pratique dans le monde de l’art, mais aussi une occasion de donner à ces artistes une vitrine d’envergure.
Murale de Bicicleta Sam Freio en pleine progression
Crédits : Catherine Lafranchise
En plus des visites et des projections de films, le festival offrait six conférences avec des thèmes variés tels que L’art de vivre ou vivre pour l’art et L’architecture des espaces publics au service de la créativité et de la qualité de vie. Pour ma part, j’ai tenu à assister à Bienvenue/Welcome : discussion sur l’économie du street art, animée par Maxime Charron avec André Bathalon, Emily Robertson, Jason Botkin et Omen comme panelistes. Cette conférence était tout à fait de mise étant donné les enjeux actuels dans le monde de l’art concernant l’art urbain et sa popularité grandissante dans le monde entier.
Finalement, cette troisième édition de MURAL était très réussie et met la barre haute pour les années à venir. En seulement trois années, le festival a su s’imposer afin de devenir une destination de choix en Amérique du Nord pour le déploiement de l’art urbain. Même si l’édition 2015 vient à peine de terminer, j’ai déjà hâte à l’an prochain.