Mark Jenkins à l’Arsenal

Par Amy Éloïse Mailloux

C’est mardi soir, dans le cadre d’un Mardi Culturel TD, qu’a eu lieu à l’Arsenal une rencontre avec l’artiste Mark Jenkins. En résidence à la galerie depuis novembre, Jenkins prépare son exposition Remix, qui sera présentée à l’Arsenal à partir de mars.

Originaire de Washington, Mark Jenkins a élaboré une technique de moulage au scotch un peu par hasard sur une balle, en 2003. Après les objets inanimés, il a testé sa technique sur son propre corps, pour la faire ensuite sur d’autres gens. À partir de ses moules à échelle humaine, l’artiste a commencé à placer ses installations dans l’espace public, souvent illégalement.

Ce « gardien », à l’accueil de la salle, surprenait les visiteurs jusqu’à ce qu’ils réalisent le vide derrière la cagoule…
Crédits : Amy Éloïse Mailloux

Remix part de cette technique particulière. Depuis novembre, Jenkins moule diverses personnalités du milieu artistique montréalais, principalement des collectionneurs. Lors de la soirée du 9 février, c’est le directeur général de l’Arsenal, Jean-François Bélisle, qui était le cobaye en faisant mouler sa tête devant le public. Il expliquait qu’il s’agissait du second moule que Jenkins effectuait de lui, dont le premier était exposé ce soir-là derrière le bar. Pour le second, il ne manquait que la tête, qui allait être faite le soir même.

Installé sur une chaise, Bélisle s’est laissé envelopper la tête de pellicule plastique, avec seulement un trou pour la bouche. Jenkins s’est ensuite mis à apposer des lanières précoupées de ruban adhésif. L’opération a duré environ vingt minutes. Pendant ce temps et par la suite, les autres visiteurs et moi avons eu l’occasion de discuter avec l’artiste qui, à priori timide, s’est détendu en parlant de son art.

Lovers

Mark Jenkins, Lovers, 2016
Crédits : Amy Éloïse Mailloux

Jenkins a indiqué être en processus de création d’une trentaine de moules pour Remix, ce qui est énorme considérant le temps requis pour une œuvre : environ 4 heures pour le moule en adhésif et plus ou moins trois jours de traitement et de finition par la suite, selon le rendu désiré. C’est du moins le temps qu’il a indiqué pour la création de Lovers, qui a été moulé sur un couple de collectionneurs montréalais non identifié.

Au cours de la discussion, Jenkins a terminé le moule de la tête de Bélisle, qu’il a ensuite découpé sur l’arrière du crâne pour le retirer. Était donc devant le public une tête translucide et souple, aux dimensions du crâne du directeur général. Lorsqu’il expose des corps entiers, Jenkins remplit les moules. Souvent, il s’agit d’une armature en bois qui tient le corps en place, alors que les pieds sont remplis de ciment si les personnages doivent rester debout.

Mark Jenkins à l’œuvre, effectuant le moulage de la tête de Jean-François Bélisle puis le retirant
Crédits : Amy Éloïse Mailloux

L’artiste a aussi eu l’occasion de mouler un Penseur de Rodin faisant partie de la collection de l’Arsenal, ce qui donne un résultat différent des moulages d’humains puisque la solidité du modèle rendait aisée la reproduction de détails par l’adhésif. Dans ce cas, il a rempli le moule de styromousse et autres éléments variés et en a recouvert une partie d’adhésif et de peinture argentés. Jenkins a d’ailleurs mentionné n’avoir pas encore terminé cette œuvre.

Cet aperçu offert par l’Arsenal laisse à présager une exposition fort intéressante en mars prochain. Suivez-nous pour en connaître plus sur l’exposition en question, dès le mois prochain.

Les Mardis Culturels TD sont des soirées de rencontres aux thèmes variés, selon des événements d’actualité ou la programmation de l’Arsenal. Ces événements sont entièrement gratuits et sont une excellente occasion de visiter ce fascinant lieu d’exposition et de rencontrer des artistes et des professionnels du milieu culturel.
Cliquez ici pour plus d’informations

Remix – Mark Jenkins
Du 18 mars au 8 mai 2016
Arsenal Montréal
2020, rue William
Métro Georges-Vanier
Mardi – vendredi : 10 h à 18 h et samedi – dimanche : 10 h à 17 h
www.arsenalmontreal.com

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Une réflexion sur “Mark Jenkins à l’Arsenal

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