_mars 2023
Song Circle — Anne-Renée Hotte
Jusqu’au 08 avril 2023
Dazibao
5455, avenue de Gaspé
Montréal, Québec
Du mardi au vendredi de 12 h à 17 h
Song Circle d’Anne-Renée Hotte s’inscrit dans une volonté d’interroger les dualités et les symbioses entre le paysage et l’humain. Occupant la salle de projection, l’œuvre présente des tableaux vidéographiques qui s’enchaînent au rythme d’une composition musicale parfois dominée de sons ambiants. Du doux défilement de ces images mouvantes, transparait une narration onirique qui se veut énigmatique. Dégageant un profond sentiment mélancolique, Song Circle aborde la solitude à travers ses protagonistes introspectif·ve·s et absorbé·e·s par leurs propres gestes. L’impression permanente que les personnages peuvent se croiser à tout instant dans ces lieux familiers ouvre la réflexion sur la coexistence entre l’appartenance au groupe et l’individualité. (D.Z)
Goose Village — Marisa Portolese
Jusqu’au 11 mars 2023
Occurrence
5455, Av. de Gaspé #108
Montréal, Québec
Mardi au samedi de 12 h à 17 h
C’est l’héritage identitaire de Marisa Portolese, professeure agrégée en photographie à Concordia, qui transparaît dans les portraits de l’exposition Goose Village. Ces images tracent, en effet, le récit de la démolition en 1964 du quartier du sud-ouest de Montréal autrefois nommé Goose Village ou Village-aux-Oies, qui rassemble, vers la fin des années 1950, une population en majorité ouvrière et immigrante italienne, dont la famille paternelle de la photographe, d’origine calabraise, fait partie. En vue de l’Expo 67, le maire Jean Drapeau fera démolir le quartier pour y construire l’Autostade, dont la très courte durée d’usage, jusqu’en 1976, rend l’expropriation de près de 1 500 personnes en vain, et ce, en plus et malgré les protestations premières des habitant·e·s de l’arrondissement. Les photographies et les documents d’archives exposés logent en eux les récits de la richesse socioculturelle de l’ancien quartier, ainsi que ceux de la colère de l’échec urbanistique dont témoigne ce stationnement tombé en désuétude. Le terrain vague qu’est devenu Goose Village, autrefois secteur culturellement vibrant, reprend vie grâce à ce projet qui comprend entrevues, portraits photographiques, le paysage urbain subsistant, ainsi qu’environ 1 600 images historiques archivées. Dans un travail important de conservation et de commémoration qui vient contrer l’effacement cartographique de l’arrondissement et la suppression de l’histoire de sa communauté, Portolese permet d’ancrer dans la durée ce lieu qui aujourd’hui n’habite que les mémoires. (M.G)
Le vaste et le détail — Karine Locatelli et Mylène Raiche
Jusqu’au 26 mars 2023
Regart
5995 et 6018, rue Saint-Laurent
Lévis, Québec
Du mercredi au dimanche de 12 h à 17 h
Sensibles et délicats, les travaux plastiques de Mylène Raiche et de Karine Locatelli mettent en scène les tracés ligneux de la fibre et de la plante. Interpellées par l’univers du textile d’une part et de la flore d’autre part, les deux artistes se rencontrent dans la manière qu’elles ont de traiter le détail: en lui portant une attention particulière et en le revalorisant par un soin et une pratique de dizaines et dizaines d’heures à lui vouer hommage. Dans Le vaste et le détail, leurs œuvres à la fois majestueuses et minutieuses se côtoient, dépeignant de nouvelles approches pour mieux vivre le monde et l’incarner, dans ses états macroscopiques comme microscopiques, appelant enfin à une contemplation qui déjoue l’ère ambiante. (G.A)
Un lieu de mémoire, contextes d’existence — Jean-Paul-Riopelle (comm. Irene Campolmi)
Jusqu’au 14 mai 2023
Musée d’art de Joliette
7155, Sherbrooke Est
Joliette, Québec
Du mardi au vendredi de 12 h à 17 h
Samedi et dimanche de 10 h à 17 h
Le musée d’art de Joliette inaugure ses expositions de saison autour de la thématique du contexte. Les expositions temporaires d’hiver et de printemps nous invitent à penser les liens de causalité entre les environnements sociaux et culturels et la création. Pour l’exposition Un lieu de mémoire : Contextes d’existence, l’institution accueille la chercheuse et commissaire Irene Compolmi qui aborde d’une manière audacieuse les œuvres de Jean Paul Riopelle – le point de convergence de l’exposition. En s’intéressant aux voyages de l’artiste, la mémoire et le souvenir deviennent les moyens de relier les différents contextes et de faire cohabiter les œuvres de Riopelle avec des artistes contemporain·e·s. Migration, racialisation, mise à la marge en raison de son genre ou de son orientation sexuelle ; les artistes présenté·e·s s’ancrent avec force dans leurs contextes et les subliment. (D.B)
CE QUI SUBSISTE (avant-première) — Vickie Grondin
Le 24 mars 2023
Théâtre Plaza
6505, rue St-Hubert
Montréal, Québec
Les récits qui nous composent se rédigent au pluriel. Au carrefour de la fiction, du mouvement et du film, le court métrage de Vickie Grondin, CE QUI SUBSISTE, s’annonce comme une ode à l’hybridation. Entremêlant le vertige du grandiose à la finesse du détail, le projet propose une plongée dans l’immensité du vivant en posant un regard sur notre relation avec ce dernier. Signant la chorégraphie et l’interprétation, le danseur Sovann Rochon-Prom Tep infuse la proposition d’une mouvance incarnée et vibrante. Révélant le fruit d’un long processus, l’équipe invite le public à découvrir ce qui les meut lors d’une avant-première dansante et festive. (P.D)
L’heure du conte — Collectif
Jusqu’au 11 mars 2023
PANGÉE
1305 ave des Pins O.
Montréal, Québec
Du mercredi au vendredi de 12 h à 17 h
L’exposition L’heure du conte présentée chez Projet Pangée invite à l’émerveillement en investissant le récit pour son ouverture vers le chimérique et le magique. Ici, à l’image du conte, l’œuvre visuelle convie les regardant.es à plonger dans un univers autre envoûtant les sens et engageant l’imaginaire, et à se laisser porter par celui-ci, au-delà même des possibles introduits par l’artiste. Proposée telle la tablette chargée de livres d’une bibliothèque hétéroclite, l’exposition collective – la plus grande de l’histoire de la galerie – fait se côtoyer une pluralité de narratifs chacun porteurs de leurs propres spécificités, de leurs propres sens et de leurs propres mythes. (M-H.D)
Arrière-fond — Paul Lofeodo
Jusqu’au 30 avril 2023
Maison de la culture de Côte-des-Neiges
5290, chemin de la Côte-des-Neiges
Montréal, Québec
Mardi et mercredi de 13 h à 19 h
Jeudi et vendredi de 13 h à 18 h
Samedi et dimanche de 13 h à 17 h
Pour sa première exposition solo, Paul Lofeodo nous invite à explorer les mécanismes complexes qui fondent la construction de l’identité. Le point de départ du corpus développé pour Arrière-fond est le motif du trou matrice que l’on retrouve aux dos de reliquaires bouddhiques représentant des maîtres zen décédés. Au fil des œuvres, ce motif se fragmente en prenant des formes variées telles qu’un retrait dans un vêtement, une sculpture de bois ou une photographie. Chaque objet devient le support d’une réflexion sur des notions comme la performativité, l’intersubjectivité ou le rôle du regard et de l’image. (O.F)
État mortifère et Les Deux pieds dans le patrimoine— Cooke-Sasseville (comm. Ève De Garie-Lamanque)
Jusqu’au 23 avril 2023
EXPRESSION – Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe
495, avenue Saint-Simon
Saint-Hyacinthe, Québec
Du mardi au jeudi de 10 h à 17 h
Vendredi de 10 h à 19 h
Samedi et dimanche de 12 h à 17 h
Suite à son succès durant l’été 2022 au sein du Musée Régional de Rimouski, l’exposition double du duo Cooke-Sasseville, commissarié par Ève De Garie-Lamanque, a finalement atterri à EXPRESSION, le Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, pour l’hiver 2023. Les Deux pieds dans le patrimoine offre une rétrospective sur les dix dernières années de production du duo Jean-François Cooke et Pierre Sasseville. Connus largement pour leurs œuvres installatives et leurs sculptures en art public, Cooke-Sasseville œuvrent dans le monde de l’art contemporain québécois depuis le début des années 2000. Leur art se positionne toujours à la frontière du ludique et de la critique. N’ayant pas froid aux yeux et se permettant beaucoup d’humour noir, les artistes utilisent souvent des symboles de la culture populaire ou des jeux de mots dans leurs créations. En parallèle de ce retour, Garie-Lamanque présente également une toute nouvelle installation monumentale du duo nommée État mortifère: une scène inconfortable où d’énormes requins-poissons rouges rencontrent une pluralité de pieds à pleurer. (B.L)
Side B — Laurent Le Bel-Roux
Jusqu’au 11 mars 2023
Occurrence
5455, Av. de Gaspé #108
Montréal, Québec
Du mardi au samedi de 12 h à 17 h
C’est dans un travail du sonore vers le visuel que se situent les œuvres de Laurent Le Bel-Roux à l’espace d’art Occurrence sous le titre Side B; y cohabitent la connaissance accrue de la captation sonore et la pratique du dessin de l’artiste. Cet assemblage multisensoriel prend racine dans l’imprévisible. En effet, Le Bel-Roux joue de l’indétermination des sons recueillis, se laissant guider intuitivement par ces prélèvements sur enregistreur portatif, qui sont ensuite transposés dans un spectogramme dont découlent des diagrammes. Ces derniers se condensent dans l’addition de divers facteurs sonores comme la durée, la hauteur tonale, l’amplitude et le timbre. S’ensuit un façonnage numérique pour en arriver à la constitution de formes bidimensionnelles, qui sont ensuite dessinées dans la tonalité du noir et du blanc, et de son entre-deux cendré. Tout un rapport tactile s’accole ainsi au son, par cette matière douce et poudreuse du pastel posé sur le papier noir, trace matérielle hantée de résonances. Dans un passage de la prise d’écoute vers la prise de vue, on discerne la sonorité spectrale des compositions, qui gardent en elles l’écho de ce qui a été enregistré dans la ville. Le pendant de l’exposition, Side A, est à découvrir au centre des arts actuels Skol. (M.G)
Warmer Than The World Around Us — Judy Radul
Jusqu’au 08 avril 2023
Dazibao
5455, avenue de Gaspé
Montréal, Québec
Du mardi au samedi de 12 h à 17 h
À travers sa pratique interdisciplinaire, Judy Radul étudie les hiérarchies de la vue, le film en tant que force matérielle dans le monde et l’œil de la caméra en tant qu’acteur omniprésent. Dans l’installation audiovisuelle Warmer than the World Around Us, Radul filme, avec des caméras thermiques, les musiciennes Gina Hwang et Hannah Kim jouant du geomungo (un instrument coréen à six cordes), du gong et du tambour janggu. Puisque cette méthode de captation lit les images à travers la chaleur dégagée par les corps plutôt que par la lumière, Warmer than the World Around Us remet en question le concept de perception visuelle en tant qu’expérience à la fois technologique et biologique. (D.Z)
L’espace que nous habitons — Andrée-Anne Dupuis-Bourret
Jusqu’au 25 mars 2023
Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger
150, rue Notre-Dame Est
Victoriaville, Québec
Mercredi de 12 h à 17 h
Jeudi de 12 h à 20 h
Vendredi et samedi de 13 h à 17 h
Pratique d’accumulation, la démarche d’Andrée-Anne Dupuis-Bourret permet aux objets de se démultiplier – dans leurs évocations mais aussi dans leurs textures et couleurs, se jouant des espaces limitrophes qui les séparent des autres. Pour son exposition au Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger, l’artiste propose un regard sur nos manières d’habiter et de cultiver des liens avec les vivant·e·s et non-vivant·e·s qui nous entourent. Mettant en place des architectures qui rappellent celles du quotidien, elle réfléchit l’ordre et le désordre, le lisse et le rugueux; créant tant d’allers-retours visuels entre les motifs et les matérialités des objets mis en relation. L’espace d’exposition se transforme ainsi en véritable laboratoire, où un nouveau monde à la croisée du rêve et de l’hyperréalisme naît sous les yeux du public. (G.A)
Moe Piuze. J’aurai cherché partout— Moe Piuze (comm. Maéli Leblanc-Carreau)
Jusqu’au 30 avril 2023
Musée d’art de Joliette
7155, Sherbrooke Est
Joliette, Québec
Du mardi au vendredi de 12 h à 17 h
Samedi et dimanche de 10 h à 17 h
L’artiste multidisciplinaire Moe Piuze investit les aires de circulation du Musée d’art de Joliette avec des œuvres entre la sculpture et le tableau. Ces objets hybrides nous accompagnent dans la découverte de ses territoires inconscients. Par sa pratique de l’autohypnose, l’artiste se construit un atelier, un environnement et des contextes de créations intérieurs. A l’image de ses œuvres – sortes de collages mixtes de matériaux divers – Moe Piuze se bricole un lieu de création qui ne dépend que de lui. L’atelier idéal donne forme à des œuvres dont les bords et les contours ne sont pas définis; on y décèle les anxiétés et les états d’esprits de l’artiste. J’aurai cherché partout, nous guide ainsi dans les espaces de déambulation du musée et crée le lien entre les univers des visiteur·se·s et de l’artiste. (D.B)
Migrant instability— Kevin Park Jung-Hoo + Jin Heewong
Jusqu’au 1er avril 2023
MAI (Montréal, arts interculturels)
3680, Rue Jeanne-Mance
Montréal, Québec
Du mardi au samedi de 12 h à 18 h
Quel est le poids du déplacement, et comment se porte-t-il d’une génération à l’autre ? Au carrefour de leurs réflexions sur le legs de l’immigration, les artistes Kevin Park Jung-Hoo et Jin Heewong déploient un échange entre leurs œuvres dans une exposition en duo qui marie propositions solos et créations collaboratives. Évoquant tantôt la fracture avec un pays d’origine, tantôt l’apathie d’un lieu d’accueil, les deux artistes réfléchissent à la mobilité incessante, à la disparition, à la mémoire. Proposant différents regards et différents médiums, l’exposition anime vidéos, textualités, installations et objets. (P.D)
Danser avec son fantôme — Elisabeth Perrault
Jusqu’au 11 mars 2023
PANGÉE
1305 ave des Pins O.
Montréal, Québec
Du mercredi au vendredi de 12 h à 17 h
Broder les corps, coudre les entrailles, orner les peaux : avec son projet solo Danser avec son fantôme accueilli chez Projet Pangée, Elisabeth Perrault combine joliesse et macabre. Dans cette installation in situ, elle met en scène matières textiles et organiques dans un récit sensible sur la beauté et la mort, qui, par les douleurs évoquées, évoque tout autant la vie. Intimes et funèbres, ses pièces décorées de perles et de fleurs séchées glissées sous l’épiderme suggèrent des violences anonymes. (M-H.D)
Swallowing Mountains — Karen Tam
Jusqu’au 13 août 2023
Musée McCord Stewart
690 Rue Sherbrooke O.
Montréal, Québec
Du mardi, jeudi et vendredi de 10 h à 18 h
Mercredi de 10 h à 21 h
Samedi et dimanche de 10 h à 17 h
À travers une pratique multidisciplinaire, Karen Tam explore la construction et la représentation des communautés culturelles. Les objets, les sculptures et les installations qu’elle crée s’inspirent d’espaces comme des restaurants chinois, des boutiques de curiosité ou des salons d’opium. Cela lui permet d’interroger les perceptions occidentales des Chinois et des autres cultures, mais aussi la construction des identités diasporiques. Pour l’exposition Swallowing Mountains, l’artiste crée un dialogue entre ses œuvres, des objets de la collection du musée McCord Stewart et des objets appartenant aux membres de la communauté du quartier chinois. L’exposition souhaite rendre hommage aux femmes du quartier chinois de Montréal du 19e et 20e siècle. (O.F)
Poétique du vivant — Laurent Lamarche (comm. Lynn Bannon)
Jusqu’au 19 mars 2023
Maison de la culture Maisonneuve
4200, rue Ontario E.
Montréal, Québec
Du mercredi au vendredi de 13 h à 19 h
Samedi et dimanche de 13 h à 17 h
Poétique du vivant, commissariée par Lynn Bannon, est la plus récente exposition individuelle de l’artiste multidisciplinaire Laurent Lamarche. Cette exposition survole différents moments dans la carrière de l’artiste, notamment l’œuvre d’art public éphémère L’Envol, qui avait été initialement présentée à la promenade Luc-Larivée en 2021. Maître du mystérieux et de la curiosité, Laurent Lamarche joue avec les notions de réalité et d’artifice, reprenant le vocabulaire et les formes des laboratoires de sciences naturelles. Par des matériaux aussi variés que l’aluminium, le plexiglas et le nylon, l’artiste nous présente des organismes imaginaires et des fossiles extraterrestres. Lamarche utilise souvent des dispositifs lumineux dans ses œuvres ou leur présentation, imposant un effet théâtral ou magique. (B.L)
La voix des glaces — Joan Sullivan et Robin Servant
Jusqu’au 31 mars 2023
Vaste et Vague
774, boulevard Perron
Carleton-sur-Mer, Québec
Du mardi au vendredi de 9 h à 17 h
Samedi de 13 h à 16 h
Faisant se croiser leurs démarches respectives, les artistes Joan Sullivan et Robin Servant proposent dans La voix des glaces un regard panoramique et plurisensoriel autour du Fleuve Saint-Laurent. Tous·tes deux abordent frontalement notre époque et la crise à laquelle elle fait face: celle de l’environnement. Les artistes creusent en profondeur, à travers l’exposition, leur thématique — les sens deviennent la pierre angulaire de leurs propositions, mettant à profit de nouvelles expérimentations, notamment via une retranscription en braille des rapports du GIEC qui se superpose à des paysages photographiés du fleuve, ainsi que des enregistrements qui nous plongent dans les borborygmes des glaces du Saint-Laurent l’hiver. Dans cette perspective, les photographies de Joan Sullivan et le travail sonore de Robin Servant se parlent et s’allient afin d’offrir au public une expérience qui va outre la simple constatation de ce naufrage climatique, permettant en plus d’effleurer un autre enjeu social: celui de l’accessibilité universelle. (G.A)
Résilience et autres guérisons — Yannick De Serre
Jusqu’au 11 mars 2023
Atoll art actuel
17, rue des Forges
Victoriaville, Québec
Du mercredi au samedi de 13 h à 16 h
Jeudi de 13 h à 19 h
Dans cette nouvelle itération de l’exposition Résilience et autres guérisons, De Serre offre des expériences renouvelées à un public déjà servi en sensibilité et en humanité lorsqu’il parcourt les projets de l’artiste. Les affects sont au cœur de son ouvrage: multipliant les croisées entre son travail d’infirmier et celui d’artiste, il montre les vides et les plénitudes d’une vie jalonnée de d’agitations vécues sur la première ligne. Avec tact et de manière incarnée, De Serre propose des installations montrant les outils de ses deux carrières. Ainsi se chevauchent pinces, tabliers, aiguilles et exactos, pointant les leviers de sa pratique axée sur la broderie-suture, la gravure, l’impression et le dessin. L’essence du projet — et son renouvellement constant — tient en la sobriété avec laquelle De Serre approche le déchirement et la nostalgie émergeant du rituel du deuil. En conviant le public à aborder la mort différemment, l’artiste exulte lui-même les relents émotifs d’une carrière qui fait filer les décès et peine à laisser autrui se déposer dans cette perte. Internalisé, le processus symbolique qui fait naître ses œuvres est celui qui, par ailleurs, permet de rejoindre tout·e un·e chacun·e dans cette expérience universelle de la mort. (G.A)
Théâtres de l’intime — Evergon
Jusqu’au 23 avril 2023
Musée national des beaux-arts du Québec
179, Grande Allée Ouest
Québec, Québec
Du mardi au dimanche de 10 h à 17 h
Mercredi de 10 h à 21 h
Pour une première fois au cours de son histoire, le MNBAQ expose l’entièreté de sa collection d’œuvres de l’artiste photographe canadien Evergon. Il s’agit de la plus grande rétrospective de la carrière de l’artiste, couvrant les débuts de sa carrière (1970) jusqu’à aujourd’hui. Portant sur le thème de l’intime, le Musée offre un regard non censuré sur la production de l’artiste passant par les différentes séries marquantes de celui-ci, comme ses Ramboys. Burlesque, sexualité, jeux d’ombre et de lumière s’alternant, Théâtres de l’intime réserve son lot d’émerveillements et de mystères à ses visiteur·euse·s. Sous le commissariat du conservateur de l’art contemporain Bernard Lamarche, c’est un total de 230 photographies qui habitent cet espace du Pavillon Lassonde. (B.L)
Art et nature — Alexander Henderson
Jusqu’au 16 avril 2023
Musée McCord
690, rue Sherbrooke Ouest
Montréal, Québec
Mardi, jeudi et vendredi de 10 h à 18 h
Mercredi de 10 h à 21 h
Samedi et dimanche de 10 h à 17 h
C’est le 10 juin dernier qu’était inaugurée la toute première exposition rétrospective du photographe Alexander Henderson. Commissariée par Hélène Samson, conservatrice de la photographie sortante du Musée McCord, cette exposition rassemble plus de 250 tirages originaux et reproductions, issus de la collection du Musée. Celle-ci, environnant les 2000 tirages, est la plus grande collection d’œuvres d’Henderson, un photographe très peu connu du grand public, mais qui saura séduire aisément par ses représentations de la province de Québec, de l’Ontario et de l’Ouest canadien au tournant du 20e siècle. À travers les clichés en noir et blanc, le visiteur pourra s’amuser à reconnaître les marqueurs visuels de son pays et les comparer un siècle plus tard. Parmi les plus notables, nous retrouvons des documentations du Mont Royal et du vieux port de Montréal, ainsi que des personnes parcourant le pain de sucre de la chute Montmorency à la luge. (B.L)
Jardins intérieurs
Jusqu’à juillet 2023
Arsenal art contemporain Montréal
2020, rue William
Montréal, Québec
Métro Georges-Vanier
Mardi au mercredi de 10 h à 18 h 30
Jeudi au samedi de 10 h à 19 h 30
Dimanche de 10 h à 18 h 30
L’exposition de groupe Jardins intérieurs présente le travail de 23 artistes canadien·ne·s et internationaux·ales. Il s’agit des toutes nouvelles acquisitions de la collection Majudia. Cette grande exposition éclectique, occupant tout l’espace de la salle principale de l’Arsenal, touche aux thématiques du rêve et de l’imagination. Elle aborde la place de la fantaisie et de l’imaginaire dans le quotidien de la quarantaine et de la solitude. Le jardin reflète autant le littéral, par la présence de plantes, que le métaphorique, par sa connotation intime, secrète. (B.L)
Ô Merde!
Jusqu’au 26 mars 2023
Musée de la civilisation
85, rue Dalhousie
Québec, Québec
Tous les jours de 10 h à 17 h
Au cours de la prochaine année, le Musée de la civilisation nous offre la possibilité d’enfin démystifier l’un des tabous de la société : le caca. Bien qu’elles puissent répugner certain·e·s ou en faire rigoler d’autres, les merdes, les déjections, les fientes sont inévitables pour chaque personne, et ce, peu importe le statut social. Divisée en cinq zones, l’exposition aborde les enjeux insoupçonnés liés à cette matière organique afin de comprendre son importance tant du point de vue scientifique que social et culturel. L’histoire, l’anatomie et l’anthropologie sont tout autant de domaines que permet d’aborder cette exposition. (L.D)
C’est notre histoire
Jusqu’au 1er janvier 2030
Musée de la civilisation
85, rue Dalhousie
Québec, Québec
Du mercredi au dimanche de 10 h à 17 h
Un nouveau regard sur l’art contemporain des populations autochtones est proposé à la l’exposition du Musée de la civilisation construite de pair avec La Boîte Rouge VIF. La concertation des 11 nations, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiwok, Eeyou, Hurons-Wendat, Innus, Inuit, Kanien’kehá:ka, Mi’gmaq, Naskapis, Waban-Aki et Wolastoqiyik, résidant au sein du territoire québécois, est au cœur de cette initiative. Le regroupement de plus de 450 objets invite le visiteur et la visiteuse à concevoir les cultures autochtones actuelles sous un nouveau regard. Une exposition sensible, critique et décoloniale ouvrant la voie à une conception du monde et de l’histoire de communautés longtemps marginalisées. (L.D)
Couleurs Manifestes
Exposition permanente
Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke
241, rue Dufferin
Sherbrooke, Québec
Du mercredi au dimanche de 10 h à 16 h
L’exposition permanente Couleurs Manifestes complète le trio d’expositions actuellement présenté au Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke, avec Ce que racontent les collections : les femmes et l’art au Québec et Temporalités depuis l’ailleurs — Jin-Me Yoon. La commissaire et conservatrice Sarah Boucher a choisi le thème polysémique riche en possibilités de la couleur comme ligne directrice du corpus éclectique d’une cinquantaine d’œuvres sélectionnées parmi la collection du musée. Avec presqu’autant d’œuvres que d’artistes, une large exploration des caractéristiques esthétiques, matérielles, évocatrices et sensibles du cercle chromatique se déploie au fil de la déambulation. Du portrait classique aux sculptures abstraites en passant par la photographie intimiste, l’exposition est assurée de plaire à un grand nombre de publics. (S.D-B)
Leonard Cohen : Une brèche en toute chose
Jusqu’au 12 février 2024
Musée d’art contemporain de Montréal (MAC)
Exposition en ligne
Cette exposition virtuelle de l’artiste multidisciplinaire Leonard Cohen est une nouvelle version de celle présentée physiquement au musée en 2017-2018. On y retrouve du contenu inédit et varié tel que des images, extraits audio et vidéo, citations et biographies d’artistes, ainsi que des chansons, entrevues, poèmes et autoportraits réalisés par Cohen. Tous sont classés selon quatre thématiques représentatives de sa démarche artistique : Pensée poétique, Spiritualité & humilité, Amour et Perte & désir. L’importance de l’écrit et de la parole dans l’œuvre de cet artiste canadien est particulièrement mise de l’avant, notamment à travers celle du public. Ce dernier est d’ailleurs invité à témoigner par le biais des réseaux sociaux et du mot-clic #cohenetmoi. (B.L)
Art public Montréal
Œuvres d’art dans des lieux publics et accessibles, intérieurs ou extérieurs
Avec le retour du beau temps et après plus de deux mois de confinement, un désir de sortir prendre de l’air, de profiter des parcs et autres lieux publics montréalais se fait ressentir. La plateforme d’Art public Montréal propose une manière de recenser et de découvrir les œuvres d’art urbaines de la métropole. Le site suggère des parcours et des circuits qui permettent de découvrir une collection de 900 œuvres et installations qui enrichissent quotidiennement le décor de la ville. Le site web propose aussi une carte interactive permettant d’admirer les œuvres par quartier. Il est ainsi possible de planifier des promenades thématiques ou de découvrir des nouveaux endroits dans des quartiers méconnus. Pour ceux qui préfèrent ne pas s’aventurer à l’extérieur, les œuvres d’art peuvent être appréciées directement sur leur site. (C.L)
Les brèves du calendrier culturel ont été préparées par Galadriel Avon, Béatrice Larochelle, Alexandra Dumais, Marie-Hélène Durocher, Marian Gates, Penélope Desjardins, Olivier Fabry, Dounia Bouzidi, Daniella Zanetti et Laurence Duchesne.
En bannière : © Anne-Renée Hotte, Song Circle (2023). Vue d’installation de l’exposition, Dazibao, 2023. Photo : Document original.